CHOIX TECHNIQUES

Publié le par Vincent BONAFOUS

Nous avons cherché à construire une maison en choisissant le plus possible des matériaux écologiques à faible empreinte sur la planète et facilement recyclables. Nous n’y sommes  pas toujours arrivés, loin s’en faut, mais c’est parfois impossible, ou du moins très compliqué ou/et très cher. En résumé :

-          Le bois de l’ossature est du Pin Douglas issu de forêts françaises. Le Douglas est naturellement répulsif et ne nécessite pas de traitement contre les xylophages.

-          La paille est de la paille de riz de Camargue. Il faut savoir que très souvent la paille de riz n’est pas exploitée et, est brulée sur place après les récoltes de riz.

-          Les menuiseries sont en bois : du Mélèze européen.

-          Le toit sera couvert en vieilles tuiles « Canal » de récupération, certaines proviennent de la tuilerie des Taillades !!

-          Les enduits seront traditionnels, à la chaux et au sable de Vaugine et du Coulon tout proche des TAILLADES.

 

1/ Ossature bois et bottes de paille.

L’idée centrale est l’isolation en botte de paille dans une « structure » en bois. A partir de la de nombreuses solutions sont possibles – Je ne vais pas les énumérer toutes, de nombreux sites, en particulier « Les compaillons » donnent tous les détails-.

La technique retenue est le fruit de réflexions et de discussions avec les archi, les gens qui ont déjà pratiqués la paille  et des enseignements tirés des nombreuses lectures sur le sujet.

Nous avons choisi, l’ossature bois, dans un premier temps parce que, pensant auto construire la structure, c’était plus facile et moins technique que le poteau-poutre. L’auto construction de la structure a été vite abandonnée à l’analyse du temps gagné à faire « préfabriquer » et poser par de vrais pro (bien sur c’est plus cher, mais c’est largement justifié), mais la technique ossature bois est restée puisque idéale pour la préfabrication en atelier et la livraison sur chantier de pans de mur de 5 à 6 m X hauteur d’étage.

En fait la préfabrication est faite avec des montants de 18cm X 4.5 (X hauteur d’étage) sur lesquels sont fixés, coté ext. murs, des plaques de Kronospan DFP (panneau de particule de bois contreventant et pare-pluie).

La botte de paille, dans notre cas,  mesure 36cm X 46cm et 120 cm de long, donc les montants doivent faire 36 cm ( Un 2éme montant de 18cm est vissé coté intérieur sur chaque montant de l’ossature porteuse préfabriquée) et sont espacés de 46cm, ce qui permet d’insérer les bottes verticalement les unes sur les autres entre chaque paire de montants.

Ensuite, coté intérieur mur, on recouvre l’intégralité des murs d’un Pare vapeur, destiné à limiter la migration de la vapeur d’eau dans la paille, et à rendre l’ensemble de « l’enveloppe » de la maison plus étanche à l’air. Puis, on fixe, perpendiculairement aux ossatures, des liteaux 27X40 tous les 40cm ( constituant un "vide technique" permettant de passer l'électricité sans percer le pare vapeur) , sur lesquels viennent se fixer les panneaux de Fermacell (idem placo en plus costaud et éco).

Coté extérieur, les panneaux de DFP étant trop lisse pour supporter les enduis, on fixe sur toute la surface de façade des panneaux de Fibralith (fibres de bois longues liées au ciment) recouverts, eux même d’une trame « grillagée » afin d’éviter les fissures de l’enduis aux joints de plaques.

Pour finir, les murs seront recouverts d’un enduis traditionnel « 3 couches » au mortier de chaux.

 

2/ Charpente et  toiture.

La particularité de la charpente est la panne faitière « auto porteuse » (sans fermes, ni pilier) en Lamellé-collé de 12 mètres de long, 68 cm de haut et 28 de large ( une sacrée allumette !!!)qui repose directement sur des poteaux massifs (18cm X 18cm, et oui les poteaux sont mons larges que la panne, mais les contraintes ne sont pas dans le même sens du bois: ceci explique cela!) qui vont de la dalle de sol au sommet des pignons.

Comme on isole également la toiture en bottes de pailles, les chevrons font 36 cm de haut (épaisseur botte de paille), 6cm de large  X longueur du rampant ( plus long coté sud, à cause du débord de toiture pour protéger les vitrages du soleil l’été). Les chevrons sont espacés de 46 cm ( largeur botte de paille).

La méthode retenue pour être hors d’eau au plus vite est de :

1/ Mettre un film pare vapeur agrafé par-dessous les chevrons (pour éviter la migration de la vapeur d’eau dans la paille (idem murs)).

2/ Clouer des liteaux 40mmX40mm, espacés de 40cm,  dessous le pare vapeur et perpendiculairement aux chevrons de façon à former un support assez solide pour…

3/ …Insérer les bottes de paille entre chaque paire de chevrons par le dessus de la charpente.

4/ Voliger la toiture, en voliges de 18mm avec clouage conséquent car le voligeage contrevente la charpente.

5/ Mettre un écran sous toiture agrafé sur le voligeage

6/ clouer un contre litelage (18X60mm) au droit de chaque chevron

A ce stade la, on est hors d’eau (provisoire) et on peu envisager le « tuilage » de façon sereine, sans craindre que la paille se mouille à la moindre averse.

Comme on veut voir des tuiles « canal » sur notre toit, mais sans risque pour l’étanchéité de la couverture, on utilise pour les « courants » (la tuile de dessous qui canalise réellement l’eau de pluie) des tuiles « canal » neuves à talon de façon à pouvoir les poser régulièrement sur liteaux. Donc la suite c’est :

7/ Clouer les liteaux (27X40) perpendiculairement au contre litelage (donc perpendiculairement à la pente du toit) au pureau des tuiles (longueur de tuile – longueur de recouvrement de la tuile supérieure).

8/ Poser les tuiles « canal », neuves à talons dessous, vieilles de récup dessus. On a ainsi une toiture neuve avec l’aspect d’une vieille, genre vieux mas d’a coté.

9/  Bien sur, sur le versant Sud, il faut intégrer les panneaux (+ câbles et tuyaux) solaires hybrides sur une 20aine de M². Je vous détaillerai cela quand le système d’intégration sera choisi.

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